Tanguy à Versailles : Le chêne de Marie-Antoinette

Le plus célèbre des arbres séculaires du château de Versailles est l’illustre chêne de Marie-Antoinette qui fut planté en 1681 à proximité de l'allée de la Reine, entre le Grand Canal et le Grand Trianon.
Le chêne de Marie-Antoinette en 2005





La reine avait pour habitude de se tenir à l’ombre de sa couronne pour se préserver des rayons du soleil lors de ses séjours à Trianon, y faire la sieste et rêvasser. Il était le « confident » de l'épouse du roi.
Marie-Antoinette en 1783
En 1776, il fut un des rares arbres à échapper au renouvellement du patrimoine arboricole du parc ordonné par Louis XVI.
En 1999, cet illustre chêne composait, en compagnie d’autres grands arbres, un imposant bosquet qui fut dévasté par l’ouragan Lothard. L’arbre survécu, mais se retrouva seul, bien davantage exposé aux rayons du soleil et aux vents dominants.
Fortement affaibli, il débourra péniblement au printemps 2003, ne produisant que quelques feuilles seulement. Il ne survécut pas à la canicule estivale qui suivit et mourut à l’âge vénérable de 324 ans !
Monsieur Baraton, chef jardinier du domaine de Versailles, décida de garder en l’état le doyen des arbres du parc jusqu’en 2005, date à laquelle le danger devint trop important. Son abattage fut retransmis en direct au journal de TF1 le 9 février 2005. Il mesurait 35 mètres de haut pour une circonférence du tronc de 5,5 mètres, respectivement 1,70 mètre de diamètre, et pesait 55 tonnes.
Le chêne de Marie-Antoinette fut remplacé le premier jour du printemps suivant par un jeune spécimen de Quercus Robur planté au même endroit. Le fournisseur fut la même pépinière qui procura le « vrai » chêne de Marie-Antoinette trois cents cinquante ans plus tôt !
Par ailleurs, prévoyant, Monsieur Baraton avait récolté des glands dix ans auparavant, puis les avait mis en culture en pépinière afin d’assurer la succession du chêne de Marie-Antoinette. Ces chênes se développeront aux alentours de leur aïeul pour former le bosquet des chênes.
Actuellement, la souche de l’arbre est toujours exposée dans le parc.
La souche du célèbre chêne est conservée dans le parc

Le 9 février 2005, Monsieur Baraton fut contacté par feu Monsieur Nicolas G. Hayek pour lui acheter une partie du tronc de cet honorable chêne.
Monsieur Hayek était en train de recréer cinq copies de la montre de Marie-Antoinette créée par Abraham-Louis Breguet, une des montres les plus complexes au monde. Le PDG de Swatch eut l’idée d’offrir une seconde vie à l’arbre en fabriquant les écrins qui renfermeront les montres avec son bois.
Nicolas G. Hayek, PDG de Breguet, la ‘Grande Complication’ n° 1160

Monsieur Baraton décida de lui offrir une partie du tronc. En guise de remerciement, Monsieur Hayek signa un chèque à sept chiffres destiné à la restauration et la maintenance du parc et des jardins de Versailles.
Peu de temps après, Monsieur Hayek demanda le solde du tronc pour sculpter une statue pour son usine. Sa demande fut acceptée et Monsieur Hayek fit un nouveau don.
Au total, Nicolas Hayek offrit 5 millions d’euros pour la restauration des Grand et Petit Trianons et de leurs jardins, ainsi que bien d’autres lieux historiques du château de Versailles.
Ainsi, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les plus gros donateurs de Versailles ne sont pas américains, mais européens et pour la plupart suisses !

Pour la petite histoire une autre partie du tronc de ce chêne a été dévolue à la réalisation de tonneaux afin d'y faire vieillir le vin des vignes de la Reine.


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