Le 22 juillet 2015, l’Assemblée
nationale française adopte la loi de transition énergétique pour la croissance
verte qui prévoit la mise en place de l’objectif zéro pesticide dans l’ensemble des espaces publics à compter du 1er
janvier 2017 !
L'outillage traditionnel : Le râblais et la binette maraîchère (houe). |
Ainsi, depuis le début de cette
année, les collectivités ont interdiction de pulvériser les produits chimiques que
sont les pesticides, fongicides et herbicides dans l’espace public. Le zéro
pesticide dans les espaces verts – parcs, promenades, forêts, jardins publics, voiries
– s’accompagne de la mise en place du
label « Terre Saine ».
Seuls les produits de biocontrôle et
les produits utilisables en agriculture biologique sont autorisés.
Les services d’entretien des parcs et
jardins de France ont dû innover afin de conserver un standard d’entretien acceptable,
tout en bannissant les produits pesticides de leur programme d’intervention.
Le challenge est méritoire, mais
considérable !
En effet, jusqu’alors, la lutte
contre les mauvaises herbes avec l’application de produits chimiques permettait
un résultat rapide et efficace, avec un effet durable dans le temps.
Désormais, il faut repenser la
stratégie de lutte contre les adventices.
Plusieurs pistes existent en fonction
des exigences des végétaux cultivés, des objectifs à atteindre, du type
d’utilisation du secteur et de son intensité, des mauvaises herbes présentes,
des moyens financiers, des ressources en main-d’œuvre, etc.
Il s’agit notamment des
solutions suivantes :
Méthodes
qualitatives
- Diminution du niveau d’exigence.
- Abaissement du seuil de tolérance
en présence de mauvaises herbes.
Méthodes
culturales
- Mesure prophylactique visant à
contrôler les adventices, notamment en limitant leur développement, en
empêchant leur floraison ou l'apparition de semences. La mise en œuvre de ces
techniques nécessite une bonne connaissance « malherbologique », une
observation accrue des adventices et un contrôle cultural consistant à adapter
les différents éléments du système de culture (rotation, travail du sol, date
et densité de semis, fertilisation) pour limiter le développement des
adventices.
- Couverture du sol à l’aide d’un
paillis organique tel que plaquettes de bois, copeaux, écorces de pin, paille,
roseaux, fèves de cacao, écailles de pives, feuilles mortes, etc., minéral
comme du gravier, de l’ardoise, etc. ou encore des nattes tendues sur le sol
plus ou moins biodégradables.
Paillis organique composé de feuilles mortes |
- Ensemencement d’engrais vert.
- Couverture du sol à l’aide de
végétaux tapissants empêchant plus ou moins le développement des adventices.
Méthodes
physiques
- Désherbage manuel au râblais, à la binette, à la houe,
au sarcloir, à la truelle ou à la main.
- Désherbage mécanique à l’aide de la
herse étrille, de la houe rotative et de la bineuse.
Méthodes
thermiques
- Désherbage à la flamme au gaz ou à la chaleur
électrique.
Le
désherbage des cheminements dans les différents potagers du hameau de la Reine
Le désherbage chimique étant interdit
sur les surfaces en dur dans les lieux publics, nous avons procédé manuellement
au désherbage de tous les chemins du hameau de la Reine.
Les outils utilisés étaient des binettes
maraîchères et des binettes à main. Il nous a ainsi fallu toute la semaine à
mes deux collègues et à moi-même pour supprimer toutes les adventices des
chemins !
La binette maraîchère fut m’a plus grande découverte de
la semaine à Versailles !!!
La binette maraîchère en version traditionnel et moderne |
On utilise cet outil en le poussant ou en marche arrière. Il permet un très bon rendement. Toutefois, il présente un gros inconvénient, car les racines des adventices ne sont pas arrachées correctement, avec pour conséquence une repousse bien trop rapide de ces mauvaises herbes.
Dans les faits, on passe un coup de binette :
puis de râteau :
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